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Camp de Miellin (Haute-Saône, près de Belfort)

14 avril 2024

Hasta siempre Aurelia !

Hasta siempre Aurelia !
Aurélia n’est plus. C’est avec une immense tristesse que l’amicale vous fait part du décès de sa Chère Présidente-Fondatrice : Aurélia Moya Freire. Elle s’est éteinte doucement dans les bras de sa fille. L’exemple de sa vie faisant face à l’adversité,...
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3 septembre 2023

Adhérez à l'Amicale du Camp de Miellin

Le bulletin d'adhésion pour l'année 2023 est disponible ci-dessous. Avec votre adhésion vous apportez votre contribution à la défense des valeurs qui sont les nôtres pour perpétuer la Mémoire de ceux qui furent internés au camp de Miellin. Le bulletin...
7 septembre 2022

Rendez-vous le 18 septembre 2022, à Miellin, pour la cérémonie d'anniversaire de l'inauguration de la stèle du Camp de Miellin

Cela fera 11 ans, que la stèle du Camp de Miellin a été dévoilée et inaugurée en présence de représentants de l'Etat, d'élus locaux et régionaux. Ce fut un beau dimanche ensoleillé, inoubliable. L'amicale Camp de Miellin convie, après deux années d'interruption...
5 janvier 2017

Miellin 1939 - Se souvenir, perpétuer la mémoire des anciens du "centre d'accueil" de Miellin

Miellin 1939 - Se souvenir, perpétuer la mémoire des anciens du "centre d'accueil" de Miellin
Plus de 600 réfugiés républicains espagnols (dont plus de la moitié d'enfants) ont été accueillis, en septembre 1939, au Centre d'accueil de Miellin (en Haute-Saône, à quelques kilomètres de Belfort). Aujourd'hui, nous, anciens internés de ce centre ,...
3 septembre 2023

Mardi 14 septembre - 18 heures 30, conférence à Lure sur les camps de réfugiés espagnols en France en 1939

La conférence organisée à Lure dans le cadre de l'Université de Ouverte de Franche-Comté sur les réfugiés espagnols et le Camp de Miellin se déroulera finalement le 14 septembre.

Nicole Petitot, présidente de l'université ouverte de Lure, organise un débat en visio-conférence avec Geneviève Dreyfus-Armand, ancienne directrice de la bibliothèque de documentation internationale contemporaine et de son musée d'histoire, qui a travaillé sur la migration espagnole au XX siècle.

Rendez-vous à l'auditorium de Lure le 14 septembre à 18h 30.

Merci aux personnes intéressées de confirmer leur présence auprès de Carmen : carmen.gordillo@orange.fr

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3 septembre 2023

Rendez-vous le 10 septembre 2023, à Miellin, pour la cérémonie d'anniversaire de l'inauguration de la stèle du Camp de Miellin

Cela fera 12 ans, que la stèle du Camp de Miellin a été dévoilée et inaugurée en présence de représentants de l'Etat, d'élus locaux et régionaux. Ce fut un beau dimanche ensoleillé, inoubliable.

L'amicale Camp de Miellin convie, ses amis, ses sympathisants, le dimanche 10 septembre à Miellin à 10 heures, au lieu dit Le champ de la Grange, devant la stèle du souvenir pour rendre hommage aux anciens réfugiés du Camp de Miellin.

Nous aurons une pensée pour tous ceux qui ont séjourné dans le Camp de Miellin ainsi que dans les camps français de réfugiés espagnols.

Une gerbe sera déposée au nom de l'Amicale qui offrira un verre de l'amitié aux présents dans la petite salle de la mairie de Miellin.

Seront égalemen présents :

- La présidente de l'Université ouverte de Lure, Nicole Petitot, accompagnée de membres de cette université pour une visite des ruines du camp.

- La professeure d'université co-responsable du département d'espagnol de l'université Paris 8 Vincennes St Denis et du laboratoire d'études Romanes, Marta Lopez Izquierdo, accompagnée de son équipe pour visiter et filmer les ruines du camp de Miellin ainsi que pour recueillir des témoignages de descendants (voir l'information sur le blog : http://miellin1939.canalblog.com/archives/2023/04/23/39887587.html ).

Son projet est de faire connaître les camps de réfugiés républicains espagnols exclusivement féminins.

Le Bureau de l'Amicale de tout cœur avec vous sera représenté par notre dévouée Carmen Gordillo-Ruiz (fille et sœur de réfugiés du Camp de Miellin), vice-présidente de l'Amicale.

Nous espérons vous voir nombreux.

Le Bureau de l'Amicale

14 mai 2023

Au revoir Ramonet

C'est une bien triste nouvelle pour l'amicale Camp De Miellin. notre président  d'honneur Ramon Safon est décédé. C'est parmi les siens que Ramonet s'est éteint le 1er mai.

Le poète, l'auteur de nouvelles et l'enfant exilé  qui selon lui a laissé une partie de son enfance sous les bombes à Barcelone et derrière les barbelés  du camp de Miellin. Le seul souvenir cher à son cœur du camp de Miellin c'est le chapardage d'un oignon poussé par la faim devenu sa madeleine de Proust. Il se rappelait que sa maman détestait le son lugubre des cloches de l'église de Gray, ville qui les accueilli lui, sa maman  et beaucoup d'autres tous logés dans l'ancienne  prison.

Il nous reste les moments passés ensembles lors de l'inauguration de la stèle  de Miellin en 2011 ses poèmes, ses nouvelles et son livre "La montagne noire, la guerre comme exil" où il retrace son parcours avec ses parents et sa vie d'homme jeune à  Toulouse Barcelone et de retour en France.

Il nous reste aussi le souvenir d'un homme érudit, calme et doux.

Au revoir Ramonet.

Carmen

PS : les personnes qui le souhaitent peuvent adresser leurs condoléances à son épouse Olga (raymondsafon@orange.fr)
Vous pouvez retrouver des poèmes de Ramonet à l'adresse : https://yibertat.wordpress.com/

 

23 avril 2023

Quelques nouvelles : Un documentaire en préparation – Présentation du 11 mai à Lure ajournée.

Chères Toutes et Chers Tous,

Tout d'abord, je vous espère toutes et tous ainsi que vos proches en excellente santé.

Conférence à Lure sur les camps de réfugiés espagnols en France en 1939, ou l’accueil des "indésirables"

La conférence organisée à Lure dans le cadre de l'Université de Ouverte de Franche-Comté sur les réfugiés espagnols et le Camp de Miellin ne se déroulera pas le 11 mai. L'intervenante GENEVIÈVE DREYFUS-ARMAND n'étant pas disponible à cette date.

Je reviendrais vers vous dès qu'une nouvelle date aura été arrêtée.

 

Projet de documentaire sur le Camp de Miellin

L'amicale a été contactée par une professeur des universités (Co-responsable du Département d'espagnol - Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis) qui souhaiterait rencontrer / interviewer des anciens réfugiés et/ou leurs descendants. Les rencontres peuvent se faire dans toute la France.

Les personnes intéressées peuvent m'envoyer un message (stdelysàyahoo.fr). Je les mettrai en contact avec la professeur.  

Le documentaire de Carolina Astudillo, Franchises Postale  s'inscrit dans le cadre du projet CAREXIL-FR.

 

Voici les explications transmises sur CAREXIL-FR et sur le documentaire de Carolina Astudillo, Franchises Postales. 

 

Le projet CAREXIL-FR (http://carexil.huma-num.fr) se charge depuis 2019 de l’édition et l'étude d’une collection de lettres écrites par des réfugiés et des réfugiées espagnols qui ont fui la Guerre d’Espagne. Ces lettres sont conservées dans les Archives nationales françaises.

Dans le cadre de ce projet, nous sommes en train d’organiser des entretiens auprès des réfugiés ayant séjourné dans les camps mentionnés dans nos lettres ou de ses descendants. Miellin est un de ces camps, nous conservons une cinquantaine de lettres en provenance de ce lieu. Par ailleurs, Carolina Astudillo, cinéaste, réalise un documentaire sur les lieux d’internement des exilés républicains espagnols en France et pourra nous accompagner pour enregistrer ou filmer les témoignages des personnes intéressées. Nous aimerions savoir si vous souhaitez nous rencontrer et nous raconter votre expérience ou le souvenir que vos parents vous ont transmis. Il nous semble important de faire vivre cette partie de la mémoire collective, à travers vos témoignages. 

Documentaire Franchises Postales: 

Le projet Franchises Postales s'inscrit dans le prolongement du programme de recherche CAREXIL-FR.

Un projet d'installation filmique est né de ce travail, en collaboration avec la cinéaste Carolina Astudillo.

Il est pensé comme un voyage à travers les paysages actuels où se trouvaient les camps mentionnés dans les lettres du fonds de la CAEERF. 

Dix lettres seront lues sur ces lieux par des femmes dont un membre de la famille ayant vécu l'exil espagnol est passé par ces camps. De cette manière, le lieu, ou le non-lieu, acquiert une nouvelle signification à travers la lecture des lettres dont les mots réactivent le passé par la voix d'une autre génération.

Vous trouverez sur Internet : https://www.dailymotion.com/video/x8jnsjl  des diapositives de notre voyage au camp de Bois-Brûlé en février dernier, où nous avons pu rencontrer des réfugiés et des descendants. Cela peut donner une idée du travail que nous aimerions faire à Miellin et avec les personnes souhaitant nous rencontrer. 

 

Revenez vers moi si vous avez besoin d'information.

25 septembre 2022

Cérémonie d'anniversaire de l'inauguration de la stèle du Camp de Miellin - Septembre 2022

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Le soleil était au rendez-vous, ce 18 septembre à Miellin. Près d'une vingtaine de personnes, des enseignants, des Miellinois et des membres de l'Amicale se sont retrouvés pour fleurir la stèle du Camp de Miellin.

Merci à Carmen Ruiz qui a orchestré cette rencontre qui s'est terminée par un verre de l'amitié et de la fraternité dans la salle de la mairie de Miellin.

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25 septembre 2022

Jeudi 11 mai 2023 - Université Ouverte de Franche-Comté et le Camp de Miellin

Mise à jour du 23/04/2023 : l'intervention de GENEVIÈVE DREYFUS-ARMAND prévue le 11 mai à Lure est reportée à une date non encore connue.

 

L’antenne de Lure de l’Université Ouverte de Franche-Comté est solidement implantée dans le paysage culturel du « grand Lure » depuis 1993. Dans son programme, elle inclut toujours des conférences en lien avec les évènements locaux à côté de ceux à retentissement national. Et sorties culturelles jalonnent agréablement le calendrier loisirs de chacun.

 

Ainsi, le jeudi 11 mai, GENEVIÈVE DREYFUS-ARMAND, Conservateur général honoraire des bibliothèques animera une conférénce sur les camps de réfugiés espagnols en France en 1939, ou l’accueil des "indésirables"

Une visite des vestiges et de la stèle du Camp de Miellin est prévue dans la semaine du 11 mai 2023.

A suivre…

 

Le programme 2022-2023 de L’antenne de Lure de l’Université Ouverte de Franche-Comté : http://www.lure.fr/pdf/uo-lure-2022-2023-programme-thematique.pdf

 

Le descriptif de la conférence sur les camps des réfugiés espagnols :
GENEVIÈVE DREYFUS-ARMAND, Conservateur général honoraire des bibliothèques, Ancienne directrice de la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC) et du Musée d’histoire contemporaine-BDIC, Université de Paris- Nanterre, Hôtel national des Invalides.
La guerre d’Espagne a provoqué plusieurs exodes de réfugiés vers la France, dès l’été 1936, tant la ré bellion militaire contre la République a revêtu très tôt une volonté exterminatrice de ses adversaires. Alors que les réfugiés espagnols ont été accueillis de façon humaine et solidaire jusqu’en avril 1938, pendant la période du Front populaire, il n’en a pas été de même début 1939. Les républicains espagnols qui arrivent lors de la victoire franquiste sont considérés comme des étrangers « indésirables » et font l’objet d’un internement administratif. De nombreux camps s’ouvrent, dont celui de Miellin.
Semaine du 11 mai 2023 : visite des vestiges et de la stèle du camp de Miellin.

28 mars 2021

Rendez-vous de l'Amicale en ligne : dimanche 26 septembre 2021 - Notez la date sur votre agenda

Chers Tous,

En cette année très compliquée, nous vous espérons en bonne santé, vous et tous vos proches.

Nous souhaitons que nos plus anciens ont pu se faire vacciner. Aurélia, notre Présidente, a eu sa première injection cette semaine...

Le dimanche 26 septembre 2021, cela fera 10 ans que l'Amicale a inauguré la stèle du souvenir du Camp de Miellin.

A cette occasion, l'Amicale vous donne rendez-vous pour son assemblée générale qui se fera... en ligne (visio-conférence).

Nous espérons que vous, vos enfants et petits enfants partageront ce moment avec l'Amicale et qu'ils vous aideront, si nécessaire, à vous connecter. C'est une grande première pour nous, c'est surtout l'occasion d'échanger tous ensemble, de retrouver et de saluer nos anciens.

Si certains ont connaissance d'un logiciel gratuit, sans "installation/téléchargement", qui accepte plus de 50 participants, merci de nous l'indiquer (stdelys@yahoo.fr).

Notez donc la date du dimanche 26 septembre sur vos agendas, sur vos calendriers... Nous reviendrons vers vous pour ce rendez-vous "historique".

Certains nous demandent le bulletin d'adhésion. Vous le trouverez ici :  BULLETINADHESION2021CAMPDEMIELLIN. Grande nouveauté, les personnes qui le souhaitent peuvent effectuer un virement, les informations figurent dans le bulletin d'adhésion.

Prenez bien soin de vous et de vos proches.

Fuertes abrazos.
Aurélia, Ramon, Carmen, Cinta, Delio et Sylvie

 

 

 

13 mars 2021

Appel des descendants, amis des républicains espagnols et associations mémorielles

Bonjour à tous, voici le message que je viens de recevoir de Eloi Martinez, de ASEREF.

Veuillez prendre connaissance de notre appel à Emmanuel Macron à l'occasion de sa rencontre avec Pedro Sanchez premier Ministre d'Espagne le lundi 15 mars 2021 à Montauban.(Tarn et Garonne) où les deux chefs d'Etats vont fleurir la tombe de Manuel Azaña président de la République Espagnole en exil et enterré dans cette ville.

Appel des descendants, amis des républicains espagnols et associations mémorielles à Emmanuel Macron Président de la République.

Monsieur le Président de la République.

La France  doit reconnaître la part de sa responsabilité dans la chute de la République Espagnole de par sa politique de non-intervention.

La France doit reconnaître son attitude indigne dans l'accueil des républicains espagnols en février 39, internés dans des camps de concentrations.

La France doit reconnaître le rôle des républicains espagnols dans les combats pour la libération de la France.

Eloi Martinez développe dans un long discours que vous retrouverez sur son adresse mail eloimartinez34@gmail.com et vous pourrez voter en répondant à son mail ou en suivant le lien suivant.

 https://www.mesopinions.com/petitions/politique/france-reconnaitre-part-responsabilite-chute-republique/130288

Bonne journée à tous, prenez bien soin de vous et de vos proches.

Carmen Ruiz.

LETTRE_Au_pr_sident_Macron_

15 juillet 2020

Nouvelle de l'Amicale Camp de Miellin - Adhésion 2020

Chers Amis,

La pandémie COVID19 et le confinement qui a suivi nous a surpris et nous a pris de court. Nous espérons de tout cœur que vous avez traversé cette période sans dommage pour vous-même, vos familles, vos proches. Donnez-nous de vos nouvelles en répondant à ce message.

Sachez que les membres du Bureau de votre Amicale vont bien...

Vous êtes plusieurs à nous demander le bulletin d'adhésion 2020 et nous vous remercions de votre confiance.

Vous le trouverez en fichier joint et vous avez l’habitude de le retourner compléter à notre trésorier Delio.

En cette année exceptionnelle et particulière, le Bureau préfère, par précaution, ne pas tenir sa cérémonie anniversaire à Miellin en septembre. Notre dévouée Carmen viendra déposer une gerbe en tout petit comité courant septembre, en attendant des jours plus cléments.

L'Amicale est heureuse d'avoir retrouvé un nouvel ancien. Il s'agit de Valentin Pes habitant Jonvelle en Haute-Saône, fils de Joaquina Gracia Sallisas. Sa soeur habite la Haute-Marme à Leurville où habitait leurs parents. Avant Miellin sa famille était à Arc-les Gray.

Bienvenue à Valentin.

Très bel été à tous, vivez de beaux moments en famille et avec vos amis et surtout prenez bien soin de vous.

Fraternellement,

Aurélia, Ramon, Carmen, Cinta, Sylvie et Delio.BULLETINADHESION2020CAMPDEMIELLIN

27 septembre 2019

Discours de Christian Robbe-Grillet, Sous-Préfet de Lure - Cérémonie des 80 ans du Camp de Miellin

Madame la Consule honoraire,
Madame la conseillère départementale,
Monsieur le maire,
Madame la présidente et membres de l’amicale,
Mesdames et messieurs les élus ;
Mesdames et Messieurs,

Il y a 80 ans, les troupes militaires commandées par le général Franco, aidés par les nazis et les fascistes italiens, emportaient le combat, après avoir déclenché une guerre civile en 1936 et mettaient fin à la République espagnole.

Malgré le soutien des Brigades Internationales, décrit par André Malraux dans son livre « l’espoir » et lui-même combattant, les vaillants républicains espagnols et leurs alliés, après avoir emporté de belles victoires, devaient prendre le chemin de l’exil pour ne pas être emprisonnés ou tués.

La deuxième guerre mondiale commençait alors, emportant le monde entier dans la tourmente, les massacres de masse, l’oppression des peuples et les destructions.

Deux symboles illustrent ce conflit espagnol :
* une photo de Robert Doisneau montrant un républicain touché en plein cœur, symbole d’une démocratie abattue, d’une liberté anéantie ;  
* un tableau de Pablo Picasso « Guernica » : cri de révolte et de douleur face au bombardement de cette ville pilonnée par l’aviation allemande, tuant hommes, femmes et enfants. Picasso avait répliqué à un officier allemand qui lui demandait si c’était lui qui avait fait cela, « NON, c’est vous !! » et il refusa que son tableau soit exposé en Espagne avant que la démocratie ne soit rétablie.

De cette guerre, Pablo Picasso dira : « La guerre d’Espagne est la bataille de la réaction contre le peuple, contre la liberté. Toute ma vie d’artiste n’a été qu’une lutte continuelle contre la réaction et la mort de l’art. Dans le tableau Guernica, j’exprime clairement mon horreur de la caste militaire qui a fait sombrer l’Espagne dans un océan de douleur et de mort. (...) ».

La victoire de Franco a entraîné un important exil des républicains, qui ont traversé les Pyrénées pour trouver refuge en France. Cet exil forcé, « la retirada » fut d’une ampleur exceptionnelle et très vite, les structures existantes furent saturées.

Il a fallu construire en urgence, en quelques semaines des camps d’accueils des réfugiés, bien mal dénommés selon la terminologie administrative de l’époque « concentration ».

Rivesaltes, Barcarès … puis d’autres camps accueillirent les hommes, femmes et enfants. Plus de 450 000 exilés espagnols trouvèrent refuge en France début 1939. Le camp de Miellin fut installé dans les locaux des tissages Rochet, après signature d’un bail de location, en août 1939 et les conditions d’accueil étaient, oh combien sommaires, le froid et la faim étant le lot quotidien des réfugiés, qui avaient interdiction de sortir du camp.

Un grand nombre de républicains espagnols ont été accueillis en France. Beaucoup y sont restés et plusieurs ont contribué à la libération de la France en s’engageant aux côtés du général Leclerc au sein de la 2ème Division Blindée.

Les toutes premières troupes à entrer dans Paris, le soir du 24 août 1944 appartenaient à la 9ème compagnie du régiment de marche du Tchad, surnommée « la Nueve » qui comprenait 146 républicains espagnols.

En inaugurant la stèle le 25 septembre 2011, le Préfet Freysselinard a  honoré la  mémoire de toutes celles et ceux : hommes, femmes et enfants qui ont séjourné entre 1939 et 1941 dans le camp de Miellin : plus de 250 familles, soit plus de 600 personnes.

Je salue les anciens réfugiés, dont certains sont avec nous aujourd’hui, leurs familles et leurs descendants.

Je vous remercie.

Christian Robbe-Grillet - Sous-Préfet de Lure

27 septembre 2019

Discours de Brigitte QUICHON, Consul (H) d'Espagne à Besançon - Cérémonie des 80 ans du Camp de Miellin

Cérémonie en Mémoire des internés du Camp de MIELLIN
Haute-Saône,  22 septembre 2019

Monsieur le Sous-Préfet,
Monsieur le Maire de Servance - excusé
Monsieur le Maire de Miellin,
Madame et Monsieur les adjoints aux Maires de Mélisey et Lure,
Madame la Conseillère Départementale,
Madame la représentante du monde combattant,
Madame la Présidente de l’Amicale du  Camp de Miellin (con un fuerte abrazo desde Miellin…)
Mesdames et Messieurs,

Une tradition sans faille et des convictions appuyées réunissent ici les descendants des réfugiés internés dans le camp de Miellin. Cette tradition représente un instant majeur sur les lieux même d’une souffrance,  et on vient y rendre  hommage au  courage, à la dignité, de plus de 600 femmes et enfants.

Et c’est un honneur pour moi d’être parmi vous ce matin pour cette cérémonie dédiée aux internés du camp de Miellin.

Il y a 80 ans, c’était la Retirada, l’exode de milliers de républicains espagnols suite à la défaite des forces loyales à la République durant la Guerre civile.

Entre janvier et mars 1939, près d’un demi-million de républicains espagnols arrivèrent sur le sol français.

On sait pour en avoir si souvent entendu le récit, quel fut le décompte des heures de fureur et d’inquiétude, le choc des combats, la marée de l’exil,  et ici résonne le souvenir de la fuite désordonnée, de l’escorte lourde des disparus, du chagrin des familles inquiètes,  de la peur du lendemain, de  la peur tout court.

Certains, comme votre présidente, Mme Aurelia Moya-Freire, n’avaient connu que le tumulte depuis leur enfance ou leur adolescence, tumulte devenu le compagnon de route tristement familier.

Ils connurent à leur arrivée  en  Haute-Saône l’accueil généreux de nombreuses familles des communes du département, qui hébergèrent en février 1939 des centaines de familles de républicains espagnols, et la relation entre les descendants des uns et des autres s’est maintenue au cours des années.

C’est l’occasion de nous incliner devant la générosité et la solidarité démontrée à l’égard de nos compatriotes.  

Mais le  souffle retrouvé et  le  semblant de normalité  fut bref car vite terni par des dispositions réglementaires et une loi établie en temps de guerre à l’encontre des étrangers.

Et ce fut l’internement.

Dans ce paisible paysage, des femmes et des enfants, des vieillards, se retrouvèrent alors transférés dans ce camp,  cernés par des barbelés, et y connurent l’humiliation de l’internement, dans la promiscuité, avec la faim, la maladie,  des carences sanitaires et hygiéniques, et le froid sibérien de l’hiver 1939.

De la douleur des affrontements suivi  de la souffrance des populations  il  reste à présent cette stèle, et ce calendrier des mémoires collectives, un calendrier étiré depuis 80 ans.

Seul le recueillement pourra trouver place ici, en cet espace d’émotion où chacun d’entre nous saura s’abandonner à ce silence.
Devant cette stèle où se raconte une douleur de l’Histoire des peuples,  il faut aimer ces instants qui  réunissent pour commémorer et où, chacun d’entre nous, loin des divergences et des désaccords du quotidien, ne peut que se sentir proche de ceux qui nous accompagnent ici.

En ce jour dédié  à  la mémoire des centaines de femmes, enfants et invalides internés à Miellin,  mais aussi ce jour anniversaire  de la  libération de la commune le 22 septembre 1944, commune où fraternellement nombre d’autres stèles rappellent les combats de la Libération de la France, ajoutons à notre recueillement et à nos  pensées un autre anniversaire, celui du 75ème anniversaire de la libération de la France, et avec lui la mémoire d’autres hommes, républicains réfugiés venus d’Espagne, exilés qui s’engagèrent et  firent partie glorieusement des armées de la France , et parmi eux :
*ceux de la Nueve du général Leclerc qui furent les premiers à entrer dans Paris le 24 août 1944 avec leurs blindés portant des noms comme Teruel, Ebro, Madrid  ou Guadalajara , et  nombreux reçurent la croix de guerre ; ils étaient 146 en débarquant en Normandie, et n’étaient plus qu’une poignée à leur arrivée au Nid d’Aigle d’Hitler.
* ceux qui rejoignirent la Résistance française et les maquis, et nombre d’entre eux   furent arrêtés, emprisonnés, torturés, fusillés par l’occupant.

Et permettez-moi d’ajouter particulièrement la mémoire de deux républicains espagnols, Saturnino Trabado et Balthazar Robledo, du groupe de résistance  Marius VALLET, Morts pour la France.

La médaille de la Résistance vient de leur être décernée et un hommage solennel  rendu ce dernier 8 septembre en la Citadelle de Besançon.

La mémoire de tous  est ainsi respectée, l’hommage que nous leur devons  est ainsi rendu.

Mais à présent j’adresse, ou plutôt nous adressons, avec notre Consulat Général à Strasbourg et tout particulièrement la chancelière, Mme Medrano Irazola, qui sont présents par la pensée, des compliments particuliers à Mme la présidente Aurelia Moya-Freire, et aux membres de l’Amicale du Camp de Miellin, qui ont rendu possible cet évènement, en soulignant leur  travail de grande qualité  et leur effort d’investigation et de reconstitution de la mémoire.

Le  courage de ces femmes et de ces enfants pour leur survie en temps de guerre représente un exemple pour les générations futures  et il faut connaître et faire connaître leur histoire.

Elle appartient à la mémoire historique de l’Espagne, elle appartient à notre Histoire à tous.

Merci.

Brigitte QUICHON
Consul (H) d’ESPAGNE à Besançon
22 septembre 2019

27 septembre 2019

Discours de Carmen Ruiz - Cérémonie des 80 ans du Camp de Miellin

Il y a 80 ans, trahie par son armée et par la rébellion de ses généraux félons alliés aux forces allemandes et italiennes la république Espagnole fût vaincue.


Abandonnée par les autres pays Européens avec peu d'armes, seule avec le courage et le sacrifice des défenseurs de la république aidés des Brigades Internationales. La défaite entraîna la retraite "La Retirada" elle jeta sur les routes de l'exil près d'un demi-million de réfugiés principalement vers la France et l'Afrique du Nord colonies françaises.

Fuyants les bombardements et l'avancée des troupes franquistes ils trouvèrent la frontière fermée. Devant la masse de réfugiés après de longs pourparlers et la menace de Franco de tirer sur les fuyards la France se décida enfin à ouvrir la frontière.

L'accueil des autorités françaises ne fût pas à la hauteur de la renommée de la France patrie des droits de l'homme.
Contre toute humanité à la frontière sur des aires de triages, on sépara les familles sans tenir compte de leurs souffrances: d'un côté les femmes, enfants, vieillards et invalides.

Cette masse de civils démunis, affamés et frigorifiés privé du soutient soit d'un mari, d'un père, d'un grand frère et que seul des bénévoles vinrent réconforter avec un peu de lait chaud, un peu de soupe et de pain, attendait à tout vent dans le froid de l'hiver en février 1939.

D'un autre côté les hommes gardés par des gendarmes étaient envoyés sur les plages du littoral précédés de quelque gendarmes avertissant la population des villages traversés "fermer portes et fenêtres et volets une troupe de rouge va passer "  (un film d'époque existe passé sur la 3 Languedoc-Roussillon).

Mais ces rouges non regardables ne sont que des hommes vaincus, hirsutes, affamés et éreintés se rendant à pieds dans des camps improvisés sur les plages.

Enfermés derrière des barbelés sans abris creusant des trous dans le sable pour se protège du froid et de la tramontane d'hiver sous la surveillance de spahis marocains ou de tireurs sénégalais n'ayant que la mer pour horizon qui leur sert pour faire leurs besoins et leur toilette corporelle.

Le peu de nourriture reçue balancée par-dessus les barbelés comme pour des animaux ainsi que les maladies et la vermine qui les envahissaient ont fait des milliers de morts dans ces camps.

A l'appel des autorités, 70 départements se portèrent volontaires pour accueillir des réfugiés alors on fit grimper dans des trains pour une destination inconnue: les femmes enfants vieillards et invalides, ajoutant à leur misère l'angoisse et la peur d'être ramené en Espagne.

Certains de ces trains eurent pour destination la Haute-Saône, Lure et Vesoul principalement 1600 réfugiés environ ont été répartis dans 21 localités du département.

A Plancher-Bas et Plancher-les-Mines les enfants furent accueillis dans des familles et scolarisés, les mères tantes ou autre parenté accueillis dans des structures proches d'eux pour les voir au quotidien. Certaines familles comme à Gray furent logées ensemble dans l'ancienne et vétuste prison, les enfants scolarisés, les adolescents autorisés à trouver un emploi le peu d'argent gagné améliorait l'ordinaire.

D'autres familles logées dans des presbytères les enfants dans des familles  d'accueil comme à Saint-Loup sur Semousse, d'autres au château d'Héricourt, d'autre encore dans un sanatorium à Navenne comme ma mère et mon frère aîné. Tous étaient libres de sortir et se promener.

Au vue des velléités de guerre les autorités françaises programment la concentration des réfugiés espagnols. Septembre 39 sonna le glas de cette courte et précaire liberté. La déclaration de guerre provoqua la rafle des réfugiés c'est ainsi que plus de 600 d'entre eux furent internés dans un camp situé dans une ancienne usine de tissage désaffectée dans un fond de vallon, derrière des barbelés, surveillés par un directeur ancien gendarme et deux gardiens ici à Miellin.

Ces femmes ces enfants ces vieillards et ces invalides n'étaient pas de dangereux criminels que l'on devait absolument privés de liberté et d'instruction pour les enfants. Très peu nourris, privés d'hygiène sans eau courante, privé de soins réguliers, nombres d'entre eux tombent malades et envoyés à l'hôpital temporaire de Lure situé dans le dortoir du collège de filles réquisitionné. De nombreux décès surviennent dont on ne trouve pas traces ni à Lure ni à Miellin sauf celui de Carmen Ferran 12 ans qui a eu des obsèques religieuses.

Dans les camps du littoral ainsi que dans tous les camps du sud les conditions de vie sont épouvantables. Le rapatriement  est utilisé comme outil répressif en cas d'incidents souvent des disputes ou bagarres la promiscuité en étant souvent la cause, je vais vous lire une circulaire affichée dans le camp d'Argelès.

"Tous les réfugiés espagnols qui ne peuvent démontrer que leurs familles rendent un service à la France soit dans l'armée soit dans le travail industriel ou agricole seront rapatriés. Pas d'exception cette mesure concerne les femmes et les hommes. On tiendra compte uniquement que des réfugiés qui ont des motifs graves pour ne pas retourner en Espagne." C'est pourquoi on obligeait les réfugiés à s'engager dans la légion étrangère ou dès l'été 39 dans des CTE crées à l'occasion pour remplacer les français mobilisés. Cette main d'oeuvre pas payée était nécessaire pour les travaux des champs, pour le bûcheronnage pour la fortification de la ligne Maginot et de la frontière italienne  pour la construction de routes comme à Barcelonnette dans les Alpes de Haute-Provence ou tout près d'ici à Mollans sous bonne garde. Certains réfugiés dit "fortes têtes" étaient envoyés directement en Allemagne notamment Mauthausen pour terminer ce camp d'extermination et en être les premières victimes: 5000 y périr. Lors de la libération du camp les réfugiés survivants accueillir les libérateurs avec une banderole disant "Les Espagnols anti-fascistes saluent les forces alliées".

Les réfugiés qui sortent des camps trouvent du travail mais ils vivent mal. Leur statut de réfugiés  font qu'ils sont sous payés et mal logés.

L'Espagne à cause de la guerre civile s'est privée de multiples compétences et de savoir-faire et de nombreux intellectuels (médecins, professeurs, ingénieurs, artistes peintres etc...) la liste serait longue.

La France elle méprise toutes ces compétences et n'emploie les réfugiés qu'à des travaux durs et ingrats.
Mais que dire de l'engagement des Républicains Espagnols venant des camps de concentrations français en plein désert délivrés par les troupes alliées et qui allaient former la 9ième compagnie appelée "ESPAGNOLA" sous le commandement de l'amiral BUIZA lui-même interné dans un de ces camps et un des rares officiers fidèle à la République Espagnole qui alla ancrer sa flotte dans le port de Bizerte en Tunisie pour qu'elle ne tombe pas aux mains de Franco, mais hélas la France la rendit quelques mois après aux franquistes. Cette neuvième compagnie préfigurait la naissance de la future Nueve.

En août 43, l'afflux massif de Républicains libérés et de déserteurs de l'armée fidèle à Pétain présents dans la force L de Leclerc en Afrique du nord commencèrent à former ce qui allait devenir une des plus célèbres unités militaires de la seconde guerre mondiale: la deuxième division blindée plus connue sous l'abréviation 2ième DB. Elle fut créée officiellement le 24 août 43 et une de ces compagnies

LA NUEVE fer de lance de Leclerc libérera un an après jour pour jour la capitale Française. Composée de 160 hommes dont 146 républicains espagnols seul 16 hommes survivront.

Dans les camps du sud les hommes se voyaient  offrir le retour en Espagne ou un engagement  dans la légion étrangère au début pour 5 ans mais fin 39 début 40 pour la durée de la guerre ils formaient les bataillons  de marche volontaires étrangers le 21ième et le 22ième à moitié espagnols le 23ième exclusivement espagnol. Plus tard au nord de l'Afrique 6 régiments supplémentaires avec des milliers de résidents espagnols ou d'origine espagnole ainsi que des réfugiés. Ils formeront la 13 demi brigade de la légion étrangère la DBLE qui deviendra l'unité la plus célèbre de la légion étrangère française de la seconde guerre mondiale parce qu'elle fût la seule qui malgré la devise "Honneur et Fidélité" à son retour de la guerre nordique à rejoindre la France du général De Gaulle.

Nombre de ces officiers s'étaient méfiés des républicains espagnols les appelants les communistes ou les rouges et n'acceptant  que contraints qu'on les prit en Norvège. Or ces rouges se battirent comme des lions dans les sierras enneigées  Norvégiennes avec des actions de grand héroïsme, les archives de la légion en garde des traces dans "les carnets de Marche" dont celui de Gayoso premier soldat de la 13ième DBLE à recevoir la médaille militaire et c'est grâce à leurs exploits que le drapeau de la légion étrangère arbore la croix de guerre avec palme collective obtenue lors de la campagne de Norvège.

Le nombre de républicains espagnols engagés dans la légion étrangère française oscille entre 12 000 et 15 000.

Les républicains espagnols ont luttés dans diverses batailles où combattirent les français au cours de la seconde guerre mondiale : combattants de la 2ième DB, légionnaires, maquisards ils étaient valeureux et durs au combat mais ils n'ont reçu majoritairement aucune reconnaissance de la France même si beaucoup ont leurs noms gravés sur les monuments" "Morts pour la France" les trois quarts ont péris. L'engagement des réfugiés dans la libération de la France a forcer le respect des français qui les ont côtoyer au quotidien, ils sont devenus des voisins aimables et serviables qui se sont parfaitement intégrés dans la société française ainsi que leurs descendants.

Voici retracé en quelques lignes et en leur mémoire le parcours de ceux que l'on appelait "les indésirables"

Ne les oublions pas ayons une pensée pour tous ceux de toutes nationalités qui ont participé par le sang versé à la libération de la France et au rétablissement de la paix en Europe ils ont défendus des valeurs universelles sans lesquelles nous ne pourrions pas vivre en paix. Mais l'histoire est un éternel recommencement, 80 ans après la Retirada et 75 ans après le débarquement, le nationalisme progresse partout en Europe. Restons vigilants défendons la démocratie.

Je vais vous citer une phrase d'Albert Camus. "Faites attention quand une démocratie est malade le fascisme vient à son chevet mais ce n'est pas pour prendre de ses nouvelles".

VIVE LA REPUBLIQUE.

27 septembre 2019

Dicours de Delio Pellejero - Cérémonie des 80 ans du Camp de Miellin

Delio Pellejero,
Fils, petit-fils, neveu de 19 internés au camp de Miellin originaires
Du village de Velilla de Ebro en Aragon
Trésorier Amicale du Camp de Miellin
Monsieur le Sous-Préfet
Madame le consul d'Espagne
Madame, Monsieur les élus.
Madame Gaidry  représentante  de l'UDAC  et de l'ANACR à Vesoul

Chers amis

C’est toujours avec la même émotion que nous nous retrouvons ici dans cette jolie vallée, ce petit village et ses habitants devenus des familiers.

C’est ici devant cette forêt qui a préservé une page de notre lointaine histoire que nous avons tenu à graver sur le granite des Vosges cette stèle.

Il était important pour nous de se retrouver ici en cette année 2019, ou l’on célèbre les 80 ans de ce qui fut un des plus grands drames  du vingtième siècle : la Retirada.

En 1939, depuis trois années déjà, les républicains espagnols s’étaient levés les premiers pour affronter le fascisme, ce redoutable ennemi qui allait balayer les démocraties européennes et c’est une terrible guerre civile qui allait anéantir une république exsangue synonyme de tant d’espoir pour ce pays maintenu dans un système totalitaire archaïque jusqu’en 1931. Cet effondrement allait déverser des centaines de milliers de familles républicaines  désemparées sur les chemins de l’exil ; pour l'immense  majorité en France.

En Septembre, 600 femmes et enfants accueillis dans l’urgence dans la Haute-Saône dans des structures précaires souvent seront regroupés et internés dans ce sinistre camp alors qu'au loin déjà derrière ces montagnes résonnaient    les bruits de bottes de la bête immonde qui s’apprêtait à envahir notre patrie.

En février, à la frontière un officier républicain se faisait charrié par des soldats français au sujet de leur débandade devant l’armée fasciste ; il leur répondit : aujourd’hui  c’est nous  demain ce sera vous !! Quel pressentiment ; On sait ce qu’il adviendra en juin 40.

Ici derrière les murs encore debout de cette ancienne usine allait commencer pour ces femmes et enfants rescapés d’un naufrage où tant des leurs étaient tombés une véritable descente aux enfers.

D’abord l’isolement et l’enfermement pour ces réfugiés qui s’étaient battus pour la liberté et rêvaient d’une France plus accueillante ; le sentiment d’abandon pour ces femmes dans la détresse endeuillées par cette terrible débâcle

Entassées dans des chambrées improbables de 60, serrés les uns contre les autres dans des couvertures de survie ils durent faire face à ce terrible hiver 1940 bien loin des clémences du climat de leur pays.

La faim, un ravitaillement incertain, une hygiène de vie déplorable  et la peur d'être remmenés en Espagne voilà ce qui  les attendait dans ce camp ? mais  leur restait l'espoir que le tyran Franco serait bientôt vaincu et qu'ils pourraient regagner leur patrie au plus vite.
La promiscuité et les maladies finissaient par anéantir ces corps fragilisés par tant d’épreuves que l’on finissait par emmener à Lure souvent vers un destin cruel.

La discipline bien sûr était de règle et les tentatives de sortie du camp durement sanctionnées ; les barbelés les condamnaient à l’oubli comme si la volonté de cacher cette détresse humaine avait été manifeste. Ma famille passa une année dans ce camp et ne vit jamais la tour d’église de ce village.

Cependant peu à peu ces réfugiés allaient sortir du camp et leur famille se reconstituer : la France avait besoin de bras pour consolider ses frontières, dans les usines et les campagnes désertées par nos soldats appelés à la guerre.

On les retrouvera bien sûr dans les combats de la Résistance, les armées de la France Libre et les travaux de la reconstruction de notre Pays ou commencera une intégration souvent citée comme exemplaire.
Leur restait encore à affronter le pire, pour beaucoup l’exil, même si la France leur avait donné déjà une deuxième patrie.

En 1976 dans l’Espagne de l’après Franco où souvent les  bourreaux de leur famille d’hier avaient rapidement changé de casquette; il n’y avait plus de place pour eux si ce n’est un peu de sable sur les plages de leurs vacances !!

Le temps avait fait son œuvre et c’est dans notre pays qu’allait se sceller leur avenir avec malheureusement déjà pour certains un lopin de terre  où ils reposent désormais  dans notre belle terre de France.

Nous pouvons être fiers de la justesse de leurs engagements, les valeurs républicaines qu’ils ont défendues malgré un sacrifice ingrat qui les jeta sur les chemins de l’exil et de l’humiliation comme ici dans ce camp.

Nos recherches nous ont permis de retrouver des anciens internés et leur famille et nous savons qu’au fond de leur cœur il y a toujours un petit peu d’Espagne qui palpite.

Nous sommes venus, nous reviendrons à Miellin

Vive Miellin
Vive la République Espagnole
Vive la France

23 septembre 2019

Ne pas oublier le dur chemin de l’exil des républicains espagnols - Article de l'Est Républicain - Patricia Louis

Ils avaient fui le fascisme en Espagne et se sont retrouvés internés dans les camps en France. À Miellin, 600 personnes se sont retrouvées entassées dans une usine désaffectée. C’était il y a 80 ans. Les descendants s’en souviennent.

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Émouvante cérémonie en présence de Marius Castel, un des derniers rescapés et de  consule honoraire. Photo ER/ Patricia Louis

Dans cette jolie vallée, la douloureuse expérience des réfugiés républicains espagnols est désormais gravée dans le granit des Vosges sur une stèle, rappelle Delio Pedro Pellejero, fils et petit-fils de 19 personnes internées. Toutes originaires d’Aragon. Il est aujourd’hui trésorier de l’Amicale de Miellin, attachée à ce que la mémoire de ceux qui ont vécu dans ce « sinistre camp », ne soit pas oubliée.

« Descente aux enfers »

« Derrière ces murs, les rescapés d’un naufrage ont vécu une descente aux enfers », souligne-t-il. Des femmes avec enfants séparées de leurs maris et plongées dans la détresse, vivant avec la peur au ventre d’être ramenées en Espagne. « Ma famille a vécu une année dans ce camp et n’a jamais vu l’église de ce village ». Les personnes internées ne pouvaient pas quitter le camp et étaient surveillées. « Je me souviens qu’il y avait un mirador quand nous sommes arrivés », confirme Marius Castel, 87 ans, un des derniers rescapés, revenu pour la première fois dans le village.

Privés d’hygiène

 « L’accueil des autorités françaises n’a pas été à la hauteur de la patrie des droits de l’homme », martèle Carmen Gordillo, descendante des réfugiés. « Il y a eu des milliers de morts dans ces camps ». Les conditions de vie étaient précaires. « Ils étaient derrière les barbelés, surveillés par un ancien gendarme. ils étaient peu nourris et privés d’hygiène ». Les malades étaient transférés à l’infirmerie de Lure. Beaucoup n’ont pas survécu et on a perdu leurs traces.

Solidarité des familles de la région

Dans la grisaille de ce fond de vallée, quelques lueurs d’espoir. Beaucoup de familles de la région ouvrirent leurs portes, évoque Sylvie Coutherut, conseillère départementale. D’autres apportèrent vivres, vêtements et chaussures aux réfugiés.

De son côté, Brigitte Quichon, consule honoraire auprès du consulat espagnol de Strasbourg, salue la solidarité et la générosité dont ont fait preuve ces familles. Avant d’évoquer le courage et la dignité des réfugiés.

Depuis 2011, dans le village une stèle honore la mémoire de ces réfugiés espagnols internés dans ce camp. « Ce camp mal nommé à l’époque camp de concentration par l’administration, précise Christian Robbe-Grillet, sous-préfet.

80 ans plus tard, qu’aura-t-on retenu de cette histoire ? Pas grand-chose, note Sylvie Coutherut. « Les camps de réfugiés sont encore une réalité. La traversée de la Méditerranée est comparable à celle des Pyrénées en 1939 ». Et Carmen Gordillo de soupirer : « L’histoire est un éternel recommencement. 80 ans après, les nationalismes progressent partout en Europe ».

Patricia LOUIS

23 septembre 2019

Miellin : les 80 ans du camp de réfugiés Espagnols qui fuyaient le Franquisme - France Bleu

Ecouter ou réécouter le reportage de Jean-François Fernandez (France Bleu Besançon)

Le reportage audio : https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/2019/09/0f70db68-3cb1-4424-8762-a57e5e966771/6h47_camp_de_miellin_enro.mp3 (faire un copier coller)

Le reportage sur France Bleu : https://www.francebleu.fr/infos/societe/miellin-les-80-ans-du-camp-de-refugies-espagnols-qui-fuyaient-le-franquisme-1569168567

Retranscrit avec les photos ci-dessous

De 1939 à 1941, à Miellin en Haute-Saône, 600 réfugiés Espagnols qui avaient quitté leur pays pour fuir le régime de Franco ont été internés dans une ancienne filature. Entassés, ils ont affronté le dur hiver de 1939. Une cérémonie avait lieu ce dimanche pour les 80 ans de ce camp.

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Stèle érigée le 25/09/2011 à Miellin en Haute-Saône © Radio France- Jean-François Fernandez
 

Miellin, France

C’est un passé pas très glorieux de la France. En 1939 des républicains Espagnols qui fuient la guerre civile dans leur pays, et surtout le Franquisme, passent la frontière et se retrouvent bloqués dans les Pyrénées. La France finit par ouvrir sa frontière à ½ million de réfugiés Espagnols. Cet exode est appelé "la Rétirada", la retraite. Des camps d’internement sont montés à la hâte sur les plages du Roussillon et dans le sud-ouest de la France. Certains sont envoyés dans l'Est de la France.

600 d’entre eux, des familles avec enfants se retrouvent internés en Haute-Saône dans une ancienne filature transformée en camp. De l’ancienne filature qui a servi de camp d’internement de 1939 à 1941 il ne reste que quelques murs dans la forêt, la végétation a pris le dessus.

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Vestiges du camp qui était une ancienne filature. Il ne reste que des pans de murs envahis par la végétation. Ici on devienne la forme des toits en shed de l'ancienne usine qui servait de dortoirs © Radio France - Jean-François Fernandez


Les habitants du village n’avaient même pas connaissance de la présence de ces réfugiés Espagnols.

Entassés dans des chambres de 60, ils ont affronté le terrible hiver de 1939, certains sont morts de maladies, les survivants étaient affamés.


Les souvenirs d'un enfant de 6 ans

Marius Castel a 86 ans, aujourd'hui il vit en Normandie près du Mont Saint Michel. Quand il est arrivé en 1939 à Miellin avec ses parents il n’avait que 6 ans.

    Quand nous sommes arrivés devant la porte de l'usine, il y a avait un mirador, et un homme qui avait une mitraillette"

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Marius Castel, 86 ans, fils de réfugiés Espagnols, arrivé à Miellin à l'âge de 6 ans © Radio France - Jean-François Fernandez

A l’entrée de Miellin un petit chemin descend vers la forêt, juste en face une stèle érigée en 2011 rappelle que le village a caché des centaines de réfugiés Espagnols.

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Départ du chemin qui descend dans la forêt où se trouvent les restes du camp. © Radio France - Jean-François Fernandez

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De l'ancienne filature il ne reste que des murs envahis par la végétation. © Radio France - Jean-François Fernandez


Le devoir de mémoire

Carmen Gordillo dont les parents ont été internés à Miellin s’est battue avec l’amicale des anciens réfugiés républicains Espagnols de Miellinpour que ce passé soit connu et reconnu.

"C'est un devoir de mémoire pour ceux qui sont décédés, ceux qui sont loin" précise Carmen Gordillo, "On cherche toujours des anciens du camp, ou des descendants, pour faire notre travail de mémoire".

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Carmen Gordillo, dont les parents ont été internés à Miellin © Radio France - Jean-François Fernandez

Deux enfants, descendants de réfugiés du camp de Miellin ont déposé une gerbe sur la stèle du souvenir érigée  le 25 septembre 2011. Avant cette date, l'existence de ce camp était inconnue de nombreux Haut-Saônois.

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Des petits enfants de réfugiés de Miellin déposent une gerbe lors de la cérémonie du souvenir © Radio France - Jean-François Fernandez


 

 

21 septembre 2019

Marius, un des derniers rescapés du camp de Miellin (L'Est Républicain - 21/09/2019)

Article de l'Est Républicain de Patricia LOUIS

Marius Castel, fils de réfugiés espagnols, sera, pour la première fois, de retour au camp de Miellin où il fut interné il y a 80 ans, avec sa mère et sa sœur. Il avait 6 ans. Il ne souhaite pas s’appesantir sur les souffrances de ce rude hiver sans chauffage.

Il lui reste quelques images de ce camp perdu dans la forêt où furent entassés jusqu’à 600 réfugiés espagnols après la guerre d’Espagne (1936-1939) , dans une ancienne usine de tissage. « Nos conditions d’hébergement furent très rudimentaires. On nous fit dormir les uns à côté des autres sur des bat-flanc avec un peu de paille. Il n’y avait pas de chauffage. Les sanitaires et lavabos y étaient insuffisants ». Aujourd’hui, Marius Castel, 87 ans, ne tient pas à s’apitoyer sur lui-même. « Ce n’était pas un camp de concentration ».

Une pomme de terre dans la neige : « Un régal extraordinaire »
Il se souvient de deux épisodes qui ont réchauffé son cœur d’enfant. Loin des querelles d’adultes, il s’amusait avec ses petits camarades à glisser sur la rivière gelée pour atteindre un champ. « Avec un bout de branche cassée, j’écartais la neige et je réussis à déterrer une grosse pomme de terre. Elle n’était pas gelée. Avec la peau et la terre qui lui collait dessus, je la mangeais. Ce fut un régal extraordinaire ». Un « festin » dans un quotidien frugal.
Une autre image lui revient en mémoire, celle d’un buisson de tiges rouges dans la neige étincelante. « Ce buisson ravit mon cœur par sa beauté. En extase, je vis le buisson ardent de la Bible qui flambait sans brûler ». Cette conscience du merveilleux accompagne encore ce jeune homme de 87 ans, au regard pétillant.

Le cœur éternellement reconnaissant
De son passage à l’infirmerie de fortune, à Lure, où il fut soigné, il a, en revanche, tout oublié. Face au bâtiment qui abrite aujourd’hui un centre social, il ne reconnaît rien. Comme la mémoire est sélective, sourit-il, bien décidé à ne se souvenir que de belles choses. Comme la chaleur des familles d’accueil à Saint-Loup, premier point de chute avant Miellin. « Nous avons été hébergés dans un presbytère désaffecté. La population venait nous apporter à manger ». Avec sa mère et sa sœur, il a tissé des liens d’amitié très forts. Le cœur éternellement reconnaissant, il a fait un voyage il y a une vingtaine d’années pour rencontrer Germaine Bolmont. « À l’époque, elle travaillait dans une fabrique de pantoufles. Son mari fut tué à la guerre. Nous avons entretenu une correspondance ».
En 1940, la famille rejoint le père dans les Landes. Un père dont il était sans nouvelles depuis la Retirada (exil). Les hommes de plus de 18 ans étaient retenus à la frontière.
Grâce à la persévérance de leurs fils et filles et de l’Amicale de Miellin, l’histoire de ceux qui ont connu l’horreur au bout de l’exil n’est pas tombée aux oubliettes.

Commémoration ce dimanche, à 11 h, devant la stèle, à Miellin, des 80 ans du camp et de la Retirada


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Marius Castel devant la plaque de l’infirmerie où il fut soigné à Lure. Un épisode dont il n’a gardé aucun souvenir. Photo ER/ Patricia LOUIS

 

 

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