A l'âge de 13 ans, j’ai été interné dans le "Centre d’Accueil des réfugiés espagnols de MIELLIN"
J’ai 84 ans.
Lorsque j’avais 13 ans, j’ai été internée avec ma mère et ma sœur dans le "Centre
d’Accueil des réfugiés espagnols de MIELLIN", situé dans une vallée de la
montagne des Vosges, dans le département de la Haute-Saône.
Ce centre
était composé essentiellement de femmes et enfants. Seuls quelques vieillards
et adolescents formaient le groupe des
hommes. Ils étaient relégués dans un dortoir à part des femmes.
Septembre,
octobre, novembre s’écoulèrent puis, un froid intense s’abattit sur le camp. Alors,
nous dûmes supporter outre la faim (chaque nuit je rêvais non pas de friandises
et de bonbons mais simplement d’un morceau de pain) et la maladie (nos corps
étaient infestés par la gale), ce froid qui nous paralysait et ralentissait nos
mouvements.
Ne disposant
pas d’eau courante à l’intérieur du camp, les latrines situées à l’extérieur
étant recouvertes de glace, nous devions gratter la neige lorsque nous avions
envie d’aller au WC ou pour nous laver.
Habillée "comme une princesse" grâce au personnel de l’hôpital
Certains
enfants furent atteints du "croup". Malade, ne disposant ni de
docteur, ni d’infirmière, on me transporta à l’hôpital avec d’autres "indigents".
Etait-ce à Lure ou Vesoul ? Je ne m’en souviens plus… A mon retour au
Centre, j’étais habillée "comme une princesse" grâce au personnel de
l’hôpital.
Je me
rappelle aussi d’une petite fille blonde, Angelina RISTORI dont le papa était commandant dans
l’armée républicaine, à laquelle ma cousine Aurélia donnait des cours en
français.
L'avant-goût du purgatoire…
Le "Centre
d’Accueil de Miellin" restera imprégné dans ma mémoire comme étant
l’avant-goût du Purgatoire.
Je suis de
tout cœur avec vous pour la création de notre Amicale.
Témoignage de Madame ROSENDO née MOYA-TARROS
Demeurant à Soustons (Landes)