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Camp de Miellin (Haute-Saône, près de Belfort)
8 mars 2011

Mireille Valiente, domiciliée en Haute-Saône, témoigne

Mireille Valiente, qui nous accompagne dans notre recherche d'anciens réfugiés, rend compte de sa rencontre avec  Rosa HORTA (internée à l'âge de 10 ans au camp de Miellin) et nous fait part des souvenirs liés à son beau-père Lucio VALIENTE également interné au camp de Miellin.

Nous sommes allés rendre visite à Rosa HORTA, qui, alors âgée d'environ 10 ans, était au camp de MIELLIN avec sa maman Manuela HORTA, et son frère Mariano. C'était en novembre 1939.
Rosa nous a fait part de quelques souvenirs auxquels elle pense très souvent nous dit-elle. Notamment, et ainsi qu'en témoignent  les autres "acteurs" de notre forum, surtout la FAIM et le FROID. Elle se souvient (elle avait 10 ans) qu'ils entendaient la nuit gratter des loups !!!
Il n'y avait rien dans le bâtiment de dortoir, ils dormaient à même le sol, quelque fois sur de la paille.
Elle se rappelle qu'il faisait tellement froid, une dame a pris tous les vêtements dans les quelques valises que chacun possédait, et a cousu un à un tous les vêtements, afin d'en faire des couvertures.
Son papa, qui était dans un camp en Normandie et y travaillait,  leur envoyait de temps en temps quelque argent afin d'acheter un morceau de pain. Un boulanger venait de temps en temps jusqu'au camp, car personne n'avait le droit de sortir de ce camp. Ils étaient isolés dans les bois.
Il n'y avait aucun ustensile pour la cuisine, pas même d'assiette, leur nourriture était du blé, de l'avoine, des lentilles bien souvent "mélangées" à des cailloux. Ces "repas" étaient servis dans des boites de conserve que les réfugiés récupéraient dans les poubelles. Ces boîtes étaient ensuite lavées dans la rivière.

Le père de mon mari, Lucio VALIENTE était au camp de MIELLIN et non dans un camp avec des hommes, car étant handicapé (poliomyélite) il ne pouvait travailler. 
En revanche, et d'après ses dires (il parlait très peu de cette période à ses enfants, nous pensons par grande pudeur) il racontait qu'il œuvrait tant qu'il pouvait pour améliorer l'état de partie du bâtiment, et notamment une anecdote "Comme il n'y  avait strictement rien, il récupérait les clous rouillés sur de vieilles planches, et il les redressait pour "aménager" quelque peu le bâtiment. Un homme du camp l'a regardé longuement, et est resté bouche bée de le voir faire cela".

Voilà les quelques "éléments" que nous avons pu recueillir de cette triste période.
Bien sur, si nous en avons d'autres, nous vous en ferons part.

Bonne continuation et à plus tard

Mireille VALIENTE

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