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Camp de Miellin (Haute-Saône, près de Belfort)
17 février 2014

Manuel Ruiz nous a quittés

MANUELRUIZLe 13 février 1938, Manuel notre grand frère naissait à Valbona de los Monges province de Lerida en pays catalan, pourtant il disait non sans humour "Oh! j'aime pas les catalans".

La guerre civile espagnole faisant son œuvre, nos parents et Manuel prennent le chemin de l'exil.

Malgré les bombardements, la faim et le froid ils arrivent à la frontière française, planche de salut, nouvelle vie ! Non ! La réalité est encore pire, séparation de la famille, destination inconnue pour Maman et Manuel, misère et maladie à l'arrivée en Haute-Saône à Miellin.

La vie reprend lentement son cours. Manolin comme l'appelait maman devient le grand frère d'une famille de 8 enfants. Devenu Manu pour tout le monde, il commence à travailler jeune et fera la majeure partie de sa vie professionnelle chez Peugeot.

Avec Françoise, en mai 1961, ils fondent une famille. Nathalie naîtra pour la plus grande joie de ses parents, mais hélas seulement pour 4 ans.

Juanito dit "nito", Catherine, José et Miguel viennent agrandir son petit monde rejoints par 11 petits enfants.

Il s'engage chez les pompiers volontaires et termine sa carrière comme sergent-chef.

Il adorait le sport qu'il ne pouvait plus pratiquer c'est pourquoi il devient un téléspectateur sportif assidu.

Le jardinage, le bricolage l'occupent aussi beaucoup depuis sa mise à la retraite lui qui avait beaucoup de mal à rester en place.

Les mots croisés, la lecture, les puzzles et la soif de savoir sont ses véritables passions.

Les épreuves n'ont pas épargné Manu, surtout la maladie de Françoise qui s'est rétablie avec courage.

Les maladies le rattraperont lui et jusqu'à la fin ne lui laisseront que peu de répit.

Retour en arrière, Miellin revient dans sa vie pour la bonne cause, la reconnaissance des souffrances endurées par tous ceux passés par le camp dont il fut un des plus jeunes.

Le 14 mai 2011, c'est la première fois depuis mai 1941 qu'il revient à Miellin. Là ce n'est pas mon frère aîné de 73 ans que je vois, mais un petit garçon apeuré et timide avançant à petits pas, il était redevenu le petit garçon enfermé dans ce camp avec ses angoisses qu'il n'a jamais exprimées.

Au revoir grand frère.

Carmen, le 17 février 2014

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Commentaires
D
Toutes nos condoléances de la part de l'équipe du lycée Belin, Christine Morales, Gisèle Depery.
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E
A la douleur de perdre un parent s'ajoute celle de refermer le livre de notre histoire familiale dans l'Histoire. <br /> <br /> Merci a l'amicale et à tous ceux qui ont permis de la graver dans la roche de la stèle et dans les cœurs.
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