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Camp de Miellin (Haute-Saône, près de Belfort)
23 septembre 2019

Miellin : les 80 ans du camp de réfugiés Espagnols qui fuyaient le Franquisme - France Bleu

Ecouter ou réécouter le reportage de Jean-François Fernandez (France Bleu Besançon)

Le reportage audio : https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/2019/09/0f70db68-3cb1-4424-8762-a57e5e966771/6h47_camp_de_miellin_enro.mp3 (faire un copier coller)

Le reportage sur France Bleu : https://www.francebleu.fr/infos/societe/miellin-les-80-ans-du-camp-de-refugies-espagnols-qui-fuyaient-le-franquisme-1569168567

Retranscrit avec les photos ci-dessous

De 1939 à 1941, à Miellin en Haute-Saône, 600 réfugiés Espagnols qui avaient quitté leur pays pour fuir le régime de Franco ont été internés dans une ancienne filature. Entassés, ils ont affronté le dur hiver de 1939. Une cérémonie avait lieu ce dimanche pour les 80 ans de ce camp.

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Stèle érigée le 25/09/2011 à Miellin en Haute-Saône © Radio France- Jean-François Fernandez
 

Miellin, France

C’est un passé pas très glorieux de la France. En 1939 des républicains Espagnols qui fuient la guerre civile dans leur pays, et surtout le Franquisme, passent la frontière et se retrouvent bloqués dans les Pyrénées. La France finit par ouvrir sa frontière à ½ million de réfugiés Espagnols. Cet exode est appelé "la Rétirada", la retraite. Des camps d’internement sont montés à la hâte sur les plages du Roussillon et dans le sud-ouest de la France. Certains sont envoyés dans l'Est de la France.

600 d’entre eux, des familles avec enfants se retrouvent internés en Haute-Saône dans une ancienne filature transformée en camp. De l’ancienne filature qui a servi de camp d’internement de 1939 à 1941 il ne reste que quelques murs dans la forêt, la végétation a pris le dessus.

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Vestiges du camp qui était une ancienne filature. Il ne reste que des pans de murs envahis par la végétation. Ici on devienne la forme des toits en shed de l'ancienne usine qui servait de dortoirs © Radio France - Jean-François Fernandez


Les habitants du village n’avaient même pas connaissance de la présence de ces réfugiés Espagnols.

Entassés dans des chambres de 60, ils ont affronté le terrible hiver de 1939, certains sont morts de maladies, les survivants étaient affamés.


Les souvenirs d'un enfant de 6 ans

Marius Castel a 86 ans, aujourd'hui il vit en Normandie près du Mont Saint Michel. Quand il est arrivé en 1939 à Miellin avec ses parents il n’avait que 6 ans.

    Quand nous sommes arrivés devant la porte de l'usine, il y a avait un mirador, et un homme qui avait une mitraillette"

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Marius Castel, 86 ans, fils de réfugiés Espagnols, arrivé à Miellin à l'âge de 6 ans © Radio France - Jean-François Fernandez

A l’entrée de Miellin un petit chemin descend vers la forêt, juste en face une stèle érigée en 2011 rappelle que le village a caché des centaines de réfugiés Espagnols.

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Départ du chemin qui descend dans la forêt où se trouvent les restes du camp. © Radio France - Jean-François Fernandez

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De l'ancienne filature il ne reste que des murs envahis par la végétation. © Radio France - Jean-François Fernandez


Le devoir de mémoire

Carmen Gordillo dont les parents ont été internés à Miellin s’est battue avec l’amicale des anciens réfugiés républicains Espagnols de Miellinpour que ce passé soit connu et reconnu.

"C'est un devoir de mémoire pour ceux qui sont décédés, ceux qui sont loin" précise Carmen Gordillo, "On cherche toujours des anciens du camp, ou des descendants, pour faire notre travail de mémoire".

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Carmen Gordillo, dont les parents ont été internés à Miellin © Radio France - Jean-François Fernandez

Deux enfants, descendants de réfugiés du camp de Miellin ont déposé une gerbe sur la stèle du souvenir érigée  le 25 septembre 2011. Avant cette date, l'existence de ce camp était inconnue de nombreux Haut-Saônois.

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Des petits enfants de réfugiés de Miellin déposent une gerbe lors de la cérémonie du souvenir © Radio France - Jean-François Fernandez


 

 

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