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Camp de Miellin (Haute-Saône, près de Belfort)
5 janvier 2015

Le Lycée le Grand Chênois de Montbéliard sensible à l'histoire des réfugiés républicains espagnols

Marie-Louise Meyer professeur d'espagnol, petite fille de réfugiés républicains espagnols, aidée de son collègue Claude Maillot professeur d'histoire, ont invité l'amicale à venir témoigner devant une quarantaine d'élèves de 10 h à12 h le 25 novembre sur le parcours et le vécu des familles des réfugiés républicains espagnols surtout celles du Camp de Miellin.

Jacky Alexandro, membre de l'Amicale, a volontiers accepté de venir témoigner à mes côtés sur le parcours de sa famille dans une autre région mais en tout point identique au parcours d'un grand nombre de familles.
 
Le projet de l'équipe enseignante et de la documentaliste qui nous accompagnait recouvrait aussi la mémoire de la seconde guerre mondiale. C'est pourquoi le 4 décembre après la visite des ruines du camp de Miellin, où j'ai entendu "mais ils les ont mis dans des ruines du Moyen-Age" tellement l'endroit  leur est apparu sinistre et isolé.
Nous nous sommes arrêtés à l'espace Schlotterer à Lure. Les élèves pour certains très émus, ont constaté que les deux guerres avaient un dénominateur commun : le fascisme. Ils ont lu les deux plaques apposées sur le mur celle de Mme Schlotterer victime des lois anti juives de Pétain et de la barbarie allemande et celle des réfugiés républicains espagnols soignés ou décédés dans ce lieu victimes aussi de la même barbarie. J'ai lu devant ces plaques le résumé que M. Alain Guillaume absent ce jour là m'a envoyé retraçant la vie de Mme Schlotterer accompagné d'une photo d'elle dans sa classe.

Compte rendu de Carmen Gordillo-Ruiz - 2015/01/05

 

JEANNESCHLOETTERER-LURE

Jeanne SCHLOTTERER - Biographie par Alain Guillaume

La plaque située au centre Schloetterer, au dessus de la plaque dédiée aux espagnoles, est dédiée à madame Jeanne SCHLOETTERER, née Jeanne BLOCH à Lure, le 18 avril 1887. Veuve du sous-lieutenant SCHLOTTERER, mort pour la France en 1915. Avant la 2ème guerre, elle était directrice du cours complémentaire des filles, qui était installé dans ces murs.
En septembre 1939 ces bâtiments sont transformés en hôpital pour les civils car l’armée a réquisitionné l’hôpital Marie Richard. C’est à partir de ce moment que des espagnoles seront soignées ici.
Exceptionnellement la rentrée des classes d’octobre 1939 se fait au cours complémentaire des garçons place de la Libération) où pour la première fois à Lure les filles côtoyaient des garçons sur les même bancs d’école.
En octobre 1940, Jeanne SCHLOETTERER est révoquée, comme tous les fonctionnaires juifs de France,  en vertu des lois antijuives du gouvernement de Vichy du maréchal Pétain. Elle se retrouve au chômage à 53 ans.
Elle a été arrêtée par la police française le 24 février 1944 (et non le 21 comme il inscrit sur la plaque) avec sa sœur Andrée et les autres Juifs de Lure.
Ces personnes  sont ensuite transportées en autobus à Héricourt, puis par le train à Drancy le 29. Le 7 mars, elles sont conduites en wagons à bestiaux vers le camp d’Auschwitz par le convoi N° 69 qui comprend 1501 personnes (le plus important de toute la France). 1 311 personnes sont gazées dès leur arrivée, le 12 mars 1944, dont tous les individus originaires de Lure.
Jeanne SCHLOETTERER a laissé des souvenirs extraordinaires à toutes les élèves qui ont eu la chance de l’avoir comme professeur, ainsi qu’à tous les lurons qui l’on connue.
Elle avait 2 garçons, déjà adultes pendant la guerre, qui vivaient cachés. Le dernier est mort il y a peu de temps à près de 100 ans, il était général à la retraite.

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